Ateliers d'écriture divers

Atelier enfants
Cet atelier dirigé par Corine Fontrel, dans lequel les enfants se sont pliés à ma contrainte de départ, a produit des textes parfois surréalistes.
Un exemple parmi d'autres...


C'est l'histoire de Miro. Ça fait un moment qu'il ne quitte pas des yeux la vitre du four.
Ça commence à humer bon la cannelle et le chocolat. Ce gâteau, il le veut bien doré, mais pas brûlé, juste à point et moelleux à souhait : c'est sa recette du super-spécial-cacao-banane aux épices. Il l'a fait pour Mira, qui doit arriver d'une minute à l'autre, il l'a invitée pour quatre heures.
Miro sort le gâteau fumant et le pose délicatement sur la table.
Et voilà justement que sonnent quatre heures !
Il va chercher deux longues bougies pour faire joli, et deux petites assiettes fleuries.
Il sort aussi un très gros couteau et s'assied devant le gâteau.

A ce moment là la porte s’ouvre avec fracas, et on sent un courant d’air en direction de la rue.
On dirait bien qu’il cherche à attraper quelque chose, ce courant d’air !
Il n’aspire qu’à un endroit à la fois, et en douceur...
Et puis voilà qu’il a repéré le gâteau, et tout de suite, l’aspiration se fait de plus en plus forte, jusqu’à le faire décoller de la table.
Un dernier effort… la rue a avalé le gâteau !
Et tout de suite, un rire énorme, éléphantesque, qui s’éloigne…
Miro en avait entendu parler, comme d’une légende amusante, mais maintenant il en a la certitude : 
« l’ogre avaleur de gâteaux » lui a fait une petite visite.
 
Sur la table, le grand couteau est toujours là, mais il n’a plus rien à couper…
Qu’est ce que Miro va bien pouvoir raconter à Mira ?
Mira est justement devant le pas de la porte…
 
« Bonjour, Miro ! Tu sais qui je viens de croiser, dans la rue ?... 

 - ?...Non 
 
– le pâtissier, qui courait comme un dératé… Apparemment, il allait faire le ménage, et c’était urgent : il traînait derrière lui un aspirateur énorme, du genre aspirateur de chantier. Mais ce qu’il m’a le plus étonné, c’est que ça avait l’air de beaucoup l’amuser : il rigolait comme une baleine !... »


Francis

Atelier d'écriture inter-générationnel
les enfants du CMJ en collaboration avec les résidents de la résidence « Les Roses » de Veneux Les Sablons ont imaginé cette histoire :

Une petite farce en attend une autre


C’est l’histoire de Nicolas. Ça fait un moment qu’il ne quitte pas des yeux la vitre du four. Ça commence à humer bon la cannelle et le chocolat. Ce gâteau, il le veut bien doré, mais pas brûlé, juste à point et moelleux à souhait : c’est sa recette de super-spécial-cacao-banane aux épices. Il l’a fait pour Nathalie, qui doit arriver d’une minute à l’autre, il l’a invitée pour quatre heures. Nicolas sort le gâteau fumant et le pose délicatement sur la table. Et voilà justement que sonnent quatre heures ! Il va chercher deux longues bougies pour faire joli, et deux petites assiettes fleuries. Il sort aussi un très grand couteau et s’assied devant le gâteau.

A ce moment là, arrive un complice pour préparer une farce, le but étant d’énerver les filles.
Ils veulent tendre un fil entre deux portes et poser un seau d’eau rempli sur le haut de la porte.
Voilà qui est fait !

A ce moment là, se présentent Agathe et Nathalie main dans la main.

Très accueillant, Nicolas leur dit :
_ « Venez, j’ai fait un gâteau ! »

Les filles se prirent harmonieusement le seau sur la tête. Toutes mouillées, en chœur ; dirent aux garçons :
_ « Vous êtes nuls ! »

 Les garçons pris de remords apportèrent gentiment des serviettes.

 _«  On va pouvoir commencer les agapes ! » Dirent les garçons.

Ils partagèrent le gâteau.

Mais les filles se vengèrent en faisant une cordée des garçons et leur dirent qu’il était inutile de réseauter leur clan !
 



Textes libres
D'autres auteurs se sont essayés également à imaginer des suites...
Un exemple parmi d'autres.


C’est l’histoire d’Auxence Ça fait un moment qu’il ne quitte pas des yeux la vitre du four. Ça commence à humer bon la cannelle et le chocolat. Ce gâteau, il le veut bien doré, mais pas brûlé, juste à point et moelleux à souhait : c’est sa recette du super-spécial-cacao-banane aux épices. Il l’a fait pour Cassiopée, qui doit arriver d’un moment à l’autre, il l’a invitée pour quatre heures. Auxence sort le gâteau fumant et le pose délicatement sur la table. Et voilà justement que sonnent quatre heures ! Il va chercher deux longues bougies pour faire joli, et deux petites assiettes fleuries. Il sort aussi un gros couteau et s’assied devant le gâteau.

A ce moment là, la pièce emplie d’odeurs épicées, le temps se suspend. Alors  que ses narines hument les vapeurs sucrées, des souvenirs nostalgiques ressurgissent du passé : le temps révolu de la vie d’antan. Les recettes familiales, les agapes conviviales forment les réminiscences de son enfance.
Son regard, évaporé vers la fenêtre, se fige sur le paisible paysage. Comme une invitation à la médiation, Auxence se dirige harmonieusement vers la baie vitrée.
Le soleil d’hiver descend sur l’horizon irradiant le jardin d’une luminosité accueillante. Le crépuscule se profile et la nature le convie de prendre le temps. Telle une cordée, les arbres dénudés semblent s’unir pour résister aux gelées. L’animation diurne laissera bientôt place aux sommeils éphémères. Complices depuis la genèse, la nuit et le jour réseautent éternellement dans ce choeur infini.
L’évasion spirituelle se poursuit lorsque brusquement l’arrivée de Cassiopée le rappelle à la réalité.
Le couteau  dans la main, il reprend le fil de sa vie.
Qu’il est bon de faire une pause au cœur de nos vies tumultueuses. Pourtant si régénérant, cet état contemplatif ne peut subsister malheureusement qu’un instant. 
Le secret réside t-il en la subjectivité du temps. Avec cette trêve, Auxence prend conscience de l’importance de saisir chaque bon moment.
 


Emilyss (Moret sur Loing)